Ligne claire, ligne sombre & autres aventures

dimanche 15 janvier 2023

Dans les coulisses de Futuropolis

L'exposition "Etienne Robial, Graphisme & Collection" qui se tient actuellement au Musée des arts décoratifs à Paris révèle quelques pans mythiques de l'histoire de Futuropolis et des Humanoïdes Associés, dont Robial fut un compagnon de route et une sorte de directeur artistique des débuts. Comme il n'existe pas de catalogue de cette exposition, ces pièces vont disparaître à nouveau dans les archives de Robial. En voici quelques-unes en photo.

Pour commencer, les maquettes des logos des trois premiers numéros de Métal Hurlant :




Ci-dessous, la maquette de l'album John Watercolor et sa redingote qui tue, de Moebius. Robial a réalisé les maquettes de couvertures de plusieurs de ces albums brochés ou agrafés des tout débuts des Humanos (les Spirit en noir et blanc, Jason Muller, etc), dans un esprit un peu proto-punk, que l'on retrouve sur les couvertures de la collection "Speed 17", dont il s'est aussi occupé.



Bien entendu, la mythique collection 30x40 est à l'honneur dans cette exposition. Ce "mur" permet de mieux mesurer combien chaque album avait sa maquette et sa typographie propres.


Et puisqu'on en est aux 30x40, j'en profite pour glisser une pièce de ma collection personnelle : le 30x40 de Swarte avec une dédicace sur la couverture. Cet exemplaire a appartenu à Tania Vandezande, la célèbre libraire-éditrice de Pepperland, à Bruxelles.



L'exposition montre aussi des recherches de couleur pour le dos de la version luxe (sous coffret) du Feu Vert d'Ever Meulen. L'élégant "vert Meulen" s'imposera, comme le montre le petit "OK"...


Ci-dessous, la maquette de la collection Copyright et de son logo :


L'exposition permet aussi de découvrir une pièce exceptionnelle : une caisse renfermant une flopée d'albums inédits à l'italienne signés Tardi, Swarte, Götting, etc, offerte à Robial le jour où Futuropolis est entré dans le giron de Gallimard, vers 1987-88. C'est Swarte qui a eu l'idée de ces albums, apparemment soutenu par Tardi.




L'exposition montre aussi l'affiche "Not made in Belgia !" qui ornait la porte de la librairie Futuropolis à la fin des années 70. On sait que Robial et Cestac n'aimaient pas les albums cartonnés couleur de 48 pages, même si une photo les montre en 1973 devant une pile de Tembo Tabou et d'En direct de Lagaffe, que l'on peut légitimement considérer comme des "belgeries"...


A propos de "belgerie", j'en profite pour insérer une autre pièce de ma collection personnelle : un exemplaire de travail de Robialopolis, le catalogue de l'exposition d'Angoulême de 1987 qui présentait tous les auteurs de Futuropolis, annoté de la main de Robial. Voilà ce qu'on pouvait y lire :



Cette pique ironique contre Chaland date donc de 1987. Chaland était encore bien vivant et même au sommet de sa gloire et de son influence. On devine ce qui pouvait énerver Robial dans l'hommage permanent aux grandes heures de la bande dessinée franco-belge que constituait l'oeuvre de Chaland.

A l'époque, Robial était très investi dans la petite Collection X de Futuropolis, qui publiait notamment de jeunes auteurs.

Mais Le Jeune Albert ne surclasse-t-il pas les 80 titres de cette collection ?