L'une des choses stupéfiantes, chez Swarte, est la rapidité avec laquelle il est passé de son style underground à une Ligne Claire parfaitement maîtrisée. Il lui faudra à peine trois ans, entre 1970 à 1973. N'oublions pas, pour bien mesurer le chemin parcouru, qu'il est le premier à réaliser cette métamorphose, que d'autres feront à sa suite (Ted Benoit en tirera même le titre d'un album, préfacé par Swarte).
(On sait que l'influence de Marc Smeets a été déterminante dans la redécouverte de la modernité d'Hergé par Swarte.)
Suivons cette métamorphose par l'image (ce qui sera l'occasion de découvrir des histoires et des cases rares, publiées dans Tante Leny, mais, à ma connaissance, non reprises en album).
(Swarte, Tante Leny n°1, 1970) |
Au cours de l'année 1971, le style évolue un tout petit peu. On note une certaine influence de Willem:
(Swarte, Tante Leny n°8, 1971) |
Nouvelle évolution l'année suivante, avec un personnage dont la coiffure préfigure un peu l'aileron de Jopo de Pojo :
(Swarte, Tante Leny n°11, 1972) |
La vraie première apparition de son trait et de ses personnages surgit clairement dans cette case unique du numéro 12 de Tante Leny :
(Swarte, Tante Leny n°12) |
Symboliquement, c'est dans le numéro 13 de Tante Leny, qui marque la fusion avec son propre journal, Modern Papier, que Swarte a définitivement trouvé sa voie (avec l'aide de Lao-Tseu, qui sait ?) Nous sommes en mai 1973. On le voit tout d'abord dans cette fausse couverture peu connue (puisqu'elle n'apparait en fait qu'en page 3 du numéro) :
(Swarte, Tante Leny n°13, 1973) |
Et dans cette planche publiée plus loin, où l'on reconnait notre ami Anton Makassar. Swarte a aussi trouvé sa signature (en haut à droite):
(Swarte, Tante Leny n°13, 1973) |
C'est donc bien dans les tout premiers mois de 1973 que Swarte invente son style. Cette année-là, il réalise les magnifiques illustrations pour Papalagi et la fameuse histoire Esclaves de la seringue, qui ouvrira plus tard L'Art moderne.
La klare lijn était née.
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